«Tends ta main au pauvre» (Si 7, 32),
Toutes les adversités, accepte-les; dans les revers de ta pauvre vie, sois patient. Dans les maladies comme dans le dénuement, aie foi en lui. Mets ta confiance en lui, et il te viendra en aide; rends tes chemins droits, et mets en lui ton espérance.
La main tendue de l’infirmière et de l’infirmier qui, bien au-delà de leurs horaires de travail, sont restés pour soigner les malades.
La main tendue du pharmacien exposé à tant de demandes dans un contact risqué avec les gens.
La main tendue du prêtre qui bénit avec le déchirement au cœur.
La main tendue du bénévole qui secourt ceux qui vivent dans la rue et qui, en plus de ne pas avoir un toit, n’ont rien à manger.
PAUVRE
Le 14 novembre 2021, l’Église a fêté
la 5e journée mondiale des pauvres, avec une
cinquantaine de rencontres Fratello partout dans le monde. Pourquoi les
chrétiens ont-ils toujours affirmé leur souci des pauvres et des exclus ? À
partir des années 1970, on a même mis en avant une « option
préférentielle pour les pauvres », toujours d’actualité.
La pauvreté fait partie des réalités du monde dans lequel
nous vivons. Différentes approches ont été développées pour l’analyser – et
ainsi mieux lutter contre elle.
La pauvreté,
c'est ne pas avoir assez d'argent pour répondre à ses besoins de
base en nourriture, en vêtements et en logement. ... La Banque mondiale décrit
la pauvreté comme suit : « La pauvreté, c'est avoir
faim. La pauvreté, c'est être sans abri. »
Il est
nécessaire fondamental et urgent de luter contre la pauvreté… Des associations
œuvrent en ce sens, mais la tâche est immense… La journée du pauvre, la
journée du Secours Catholique, le Festisol (Festival des solidarités)
qui regroupe et mobilise de nombreuses associations de croyants ou non
croyants, pendant 15 jours, avec des temps pour s’interroger aussi sur les
causes de la pauvreté,
Il est nécessaire de se regrouper pour plus d’efficacité, personne n’a de propriété et d’exclusivité sur la lutte contre la pauvreté, c’est une mission universelle qui concerne toute l’humanité…
La liste des
pauvretés est bien longue, La pauvreté matérielle mais aussi les pauvretés
relationnelles, affectives, intellectuelles, spirituelles, pauvreté devant la
maladie, le handicap … Pauvreté de notre Eglise à vivre l’Evangile en actes en
vérité…
Le pauvre
dérange, et nous inspire la peur, la pitié, et mettre en opposition le pauvre
et le riche serait faire fausse route… Il nous faut aller plus loin, plus
profond, rechercher et regarder en nous même les pauvretés qui y sont enracinés…
Regarder le pauvre, lui rendre sa dignité, le relever, lui donner une place, lui offrir un avenir …
« Parce que si je te regarde, alors là, je sais que tu existes »
« Des
pauvres, vous en aurez toujours avec vous » (Mc 14,
7). Jésus a prononcé ces paroles dans le cadre d’un repas à Béthanie, dans la
maison d’un certain Simon dit « le lépreux », quelques jours avant la
pâque. Comme le raconte l’évangéliste, une femme était entrée avec un vase
d’albâtre rempli d’un parfum très précieux et l’avait versé sur la tête de
Jésus.
Ce sont les
pauvres qui s’approchent de Jésus et ils sont nombreux dans les pages de
l’Evangile…
L’Evangile nous parle de la pauvreté en termes très concrets et insiste sur sa dimension corporelle et matérielle. Sachons-nous en souvenir… pour motiver notre engagement en faveur des pauvres avec des actes tout aussi concrets !
A chaque
eucharistie, l’hostie n’est finalement qu’un vulgaire morceau de pain, très
humble.
Il faut qu’elle
soit brisée pour qu’elle porte du fruit, qu’elle laisse jaillir la vie à
l’image des brisures de nos vies… Si vous dites que vous aimez l’Eucharistie et
pas les plus fragiles et les pauvres, vous n’aimez pas l’Eucharistie.
Les brisures de vie de ces personnes sont le lieu de la présence du Christ, comme l’hostie brisée.
Nous allons
entrer dans le temps de l’Avent, une marche vers Noël, Notre Dieu qui se fait
pauvre dans le petit enfant de la crèche, saurons-nous le reconnaître dans le
pauvre ?
« Tu es le pauvre, Seigneur Jésus, à toi la gloire éternelle de Dieu »
Gilles
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"Un pauvre crie, le Seigneur entend” :
le message du Pape pour la Journée
mondiale des pauvres
Le message du Pape François pour la
troisième Journée mondiale des pauvres, qui se tiendra le dimanche 15 novembre,
a été rendu public ce jeudi matin. Cette initiative organisée à la fin de
l’année liturgique vise à inviter tous les acteurs de la vie de l’Église à «se
laisser évangéliser» par les pauvres.
Cyprien Viet – Cité du Vatican
«Un pauvre crie; le Seigneur entend.» C’est sur cette parole tirée du Psaume 33 que le
Pape François articule son texte, évoquant la relation privilégiée entretenue
par Dieu avec les pauvres. «Le Seigneur entend les pauvres qui crient
vers Lui, et Il est bon avec ceux qui cherchent refuge en Lui, le cœur brisé
par la tristesse, la solitude et l’exclusion. Il écoute ceux dont la dignité
est foulée, et qui ont cependant la force d’élever leur regard vers le haut
pour recevoir lumière et réconfort, explique le Pape. Il écoute
ceux qui sont persécutés par une justice inique, opprimés par des politiques
indignes de ce nom et dans la peur de la violence, tout en considérant Dieu
comme leur Sauveur. Ce qui jaillit de cette prière est d’abord un sentiment
d’abandon confiant en un Père qui écoute et accueille», insiste
François, qui cite cet extrait des Béatitudes, tiré de l’Évangile selon saint
Matthieu : «Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux
est à eux.»
Dieu écoute le cri des pauvres et y
répond
Le Pape évoque ensuite trois verbes qui
structurent la relation et le dialogue entre Dieu et les pauvres.
Tout d’abord, «crier».
Le cri du pauvre «traverse les cieux et rejoint Dieu». «Qu’exprime
le cri du pauvre, sinon la souffrance et la solitude, sa déception et son
espérance?», s’interroge François, avec cette interpellation
dérangeante : «Comment se fait-il que ce cri qui monte jusqu’à
Dieu ne parvient pas à nos oreilles et nous laisse indifférents et
impassibles?» Le Pape s’interroge même sur l’efficacité et la
sincérité réelles de certaines actions caritatives : «J’ai souvent
peur que beaucoup d’initiatives, cependant nécessaires et vertueuses, servent
davantage à nous satisfaire nous-mêmes qu’à entendre réellement le cri du
pauvre. Dans cette situation, lorsque les pauvres font entendre leur cri, notre
réaction manque de cohérence et est incapable de rejoindre réellement leur
condition», s’inquiète le Pape François.
Deuxième verbe: «répondre». «Le
Seigneur, dit le Psalmiste, non seulement entend le cri du pauvre, mais il
répond. Sa réponse, ainsi que l’atteste toute l’histoire du salut, est un
partage plein d’amour, de la condition du pauvre. Ce fut ainsi lorsque Abraham
exprima à Dieu son désir d’une descendance, alors que lui et son épouse Sara,
désormais âgés, n’avaient pas d’enfant », rappelle le Pape François,
qui revient aussi sur les réponses de Dieu à son peuple dans le Livre de
l’Exode, malgré ses infidélités et ses égarements. «La réponse de Dieu
au pauvre est toujours une intervention de salut pour soigner les blessures de
l’âme et du corps, pour rétablir la justice et pour aider à reprendre une vie
digne. La réponse de Dieu est aussi un appel pour que quiconque croit en lui
puisse faire de même dans les limites de l’humanité», explique le
Saint-Père.
Troisième et dernier verbe : «Libérer». «L’agir
du Seigneur qui libère est une œuvre de salut à l’égard de ceux qui Lui
manifestent leur tristesse et leur angoisse. La prison de la pauvreté est
détruite par la puissance de l’intervention de Dieu ». Le Pape
évoque ces paroles poignantes du Psaume 21, évoquant l’attitude de Dieu face à
l’homme humilié : «Il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le
malheureux dans sa misère; il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il
entend sa plainte.» François insiste donc sur la tendresse de
Dieu. «Pouvoir contempler le visage de Dieu est signe de son amitié, de
sa proximité, de son salut. Le salut de Dieu prend la forme d’une main tendue
vers le pauvre, une main qui accueille, protège, et donne de percevoir l’amitié
dont on a besoin. C’est à partir de cette proximité concrète et tangible que
peut être entrepris un authentique chemin de libération.»
Le Pape évoque aussi la figure de
Bartimée, un mendiant aveugle qui avait osé interpeller Jésus, malgré tout le mépris
dont il était l’objet de la part de la société. « Comme Bartimée,
beaucoup de pauvres sont aujourd’hui au bord de la route et cherchent un sens à
leur condition (…). Ils attendent que quelqu’un s’approche d’eux et leur dise: “Confiance,
lève-toi; il t’appelle.”» François rappelle aussi les mots du Prophète
Isaïe, qui invite à «faire tomber les chaînes injustes, délier les
attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs,
partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans
abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement».
Dieu reste fidèle à sa promesse
«Les pauvres sont les premiers capables
de reconnaître la présence de Dieu et de témoigner de sa proximité dans leur
vie. Dieu demeure fidèle à sa promesse, et jusque dans l’obscurité de la nuit,
la chaleur de son amour et de sa consolation ne fait jamais défaut», explique le Pape, qui encourage notamment les
diocèses à organiser des repas solidaires, comme les premiers chrétiens qui,
selon les récits des Actes des Apôtres, et étaient assidus à la fraction du
pain et aux prières.
Tout en appelant les catholiques à vivre
des actions de solidarité en lien avec tous les acteurs sociaux, y
compris avec des instances qui trouvent d’autres motivations que la foi pour
mener des actions de solidarité, le Pape invite tous les acteurs de
l’Église, «et les diacres en particulier, à qui on a imposé les mains
pour le service des pauvres», à vivre cette journée comme une chance
pour la «nouvelle évangélisation» «Les pauvres nous
évangélisent, en nous aidant à découvrir chaque jour la beauté de l’Evangile.
Ne passons pas à côté de cette occasion de grâce. En ce jour, considérons-nous
comme leurs débiteurs. Se tendre la main les uns et les autres, c’est vivre une
rencontre de salut qui soutient la foi, rend effective la charité, donne
l’espérance pour avancer sur le chemin où le Seigneur vient à notre rencontre »,
conclut le Pape dans son message.
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